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Poème & Littérature Romantique
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  • 2015

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20 mai 2015

Effet de nuit

Effet de nuit, section « Eaux-fortes » du recueil
Ce poème de Verlaine est composé d'une seule strophe de 14 vers en alexendrains. Le poète nous dévoile un paysage nocturne dans lequel des condamnés marchent vers la mort.

Le cadre du poème Effet de nuit est inquiétant, il nous emmène dans les ténèbres des évenements (les condamnés en marche vers le gibet) qui évoquent le Moyen-Age.

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Ce poème débute par une énumération de ce qui entoure le poète, surtout de ce qui appartient à la nature, des paysages: "La nuit. La pluie. Un ciel", "ville"... Cela nous montre que l'auteur ne va porter aucun jugement sur les évènements, il va juste être un simple narrateur. 

Malgrés son point de vue non subjectif, Verlaine annonce des le début que le poème n'est pas joyeux: le vocabulaire utilisé lors des figures de styles nous montre cette noirceur "déchiquette", "gothique", "corneille" (oiseau symbolque de cette ambiance) Il dit même que le ciel est déchiquetté par le gibet, les tours.

Verlaine rentre ensuite dans le vif du sujet, il parle du gibet et des pendus, mais ile poète ne cherche atténuer ce qu'il voit par ses phrases: "pendus rabougris", "secoué par le bec avide des corneilles"(les corps se font manger par les oiseaux). Il dit aussi que les corps se balancent au bout de la corde, leurs pieds se font manger par des loups...

Verlaine dresse ensuite le décors autour de ces pendus mais continue à insister sur l'ambiance de mort qui est présente avec le choix de ses éléments de la nature, on comprend que la nature s'estdéveloppé dans ce milieu aléatoirement, c'est un lieu chaotique: "buissons d'épines épars", "l'horreur de leur feuillage", "fuligineux fouillis"

La dernière partie du poème prend l'exemple de trois prisonniers qui sont sur le point de mourrir. Verlaine insiste sur leur destin qui ne peut être que la mort: "gros pertuisaniers" les prisonniers marchent vers les lances des soldats pointé sur eux "des lances de l'averse". Verlaine compare aussi les fers des prisonniers à ceux d'une herse, ce qui insiste sur leur incapacité à s'enfuir.

Verlaine n'est donc que spectateur de la scène et nous décrit ces faits de manière macabre

                   

Effet de nuit

La nuit. La pluie. Un ciel blafard que déchiquette
De flèches et de tours à jour la silhouette
D'une ville gothique éteinte au lointain gris.
La plaine. Un gibet plein de pendus rabougris
Secoués par le bec avide des corneilles
Et dansant dans l'air noir des gigues nonpareilles,
Tandis, que leurs pieds sont la pâture des loups.
Quelques buissons d'épine épars, et quelques houx
Dressant l'horreur de leur feuillage à droite, à gauche,
Sur le fuligineux fouillis d'un fond d'ébauche.
Et puis, autour de trois livides prisonniers
Qui vont pieds nus, un gros de hauts pertuisaniers
En marche, et leurs fers droits, comme des fers de herse,
Luisent à contresens des lances de l'averse.

     Paul Verlaine

                                                                                                                                                                                                      

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